[RP]Arrivée de Gabriela d'Avila

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 28/08/2012

- Selma, Il m'a quoi ?
- O... Ou... Oubliée, Damoiselle...
- OUBLIEE ?!
- I... Il semblerait...
- Et tu l'as vu partir ?
- Avec tout un convoi, oui...
- Et il ne t'est pas venu à l'idée de l'aviser qu'il oubliait sa SEULE et UNIQUE fille ?!
- A vrai dire, j'ai oublié de...

L'interrompant, furieuse, elle hurla presque de colère :

- En tout cas, tu n'as pas oublié d'être STUPIDE ! ¡ Imbécil! ¡ Cretina ! ¡ Sal de aquí en seguida!*

Elle fulminait, l'impérieuse gamine, que son père ait osé omettre de l'emmener, elle, sa petite chérie adorée. OUBLIEE ! Mais ça ne se passerait pas comme ça, ça non, c'était hors de question ! D'un geste vif de la main, elle renvoya la domestique hors de la pièce, et se leva de sa couche, en lui intimant l'ordre d'appeler Yulia, qui, ELLE, saurait évidemment quoi faire. Et si elle ne savait pas, eh bien... Elle trouverait !

Force fut de constater que la vieille servante avait l'expérience nécessaire pour remédier à pareille situation, puisque quelques dizaines de minutes plus tard, la colérique Ibère se trouvait dans le fiacre, apprêtée et parée, direction Vittel.

Elle brûlait d'envie de rencontrer la jeune femme qu'Ezequiel évoquait en long, en large et en travers au fil de ses lettres ; pour autant, et cela la surprenait elle-même, elle n'était pas jalouse : elle avait compris, au fil des ans, qu'un jour, son frère tomberait amoureux, mais qu'elle aurait toujours sa place de soeur, de petite protégée. En conséquence, la Duchesse n'était pas une rivale, mais, elle l'espérait, une future amie.

Songer à son frère la fit sourire un peu, mais, alors que la voiture attelée parvenait aux grilles, le courroux se rappela à elle, comme elle vit certains des hommes de son père, dans la cour intérieure. Sourcils froncés, la petite fille de onze ans patienta tranquillement lorsque Yulia les présenta au garde en faction, avant de beugler aux mots utilisés par celle-ci :

- Non ! Pas la fille du Seigneur de Fougerolles qui l'oublie ! La SOEUR du futur baptisé, auprès duquel je ne vais pas manquer de me plaindre !

Pauvre Romain...

*Imbécile ! Crétine ! Sors d'ici tout de suite!

Le serviteur venait à peine de reconduire le Seigneur de Fougerolles à la chapelle qu'à son arrivée à la cour d'honneur, une très jeune fille tempêtait. Fronçant les sourcils, il se demanda qui osait se permettre de lever le ton en ses lieux et aux dernières paroles, réalisa qui elle était.

Romain avait déjà vu des gamines mal éduquées, comme la demie-soeur de la Duchesse et espérait que celle-ci n'était pas du même acabit. Il ne tenait pas non plus à ce que la soeur du baptisé fasse une scène en ce jour. Plein de tact, il s'avança vers elle et s'inclina.

La Damoiselle d'Avila est attendue et la bienvenue à Vittel ! Son frère et son père seront sûrement de la voir à la Chapelle. Je vous en prie, je vais vous conduire, c'est par ici !

Le serviteur espérait avoir ainsi coupé le fil de l'épée de Damoclès qui leur pendait au-dessus de la tête, de la même façon qu'on éprouve du soulagement à l'idée qu'un orage se dissipe...

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 28/08/2012

Lorsque Romain s'approcha, Gabriela, le salua avec déférence, y ajoutant un sourire poli. Yeux baissés, joues rosies de gêne, elle baissa la tête, de honte.

- Pardonnez-moi, je me suis "un peu" laissée aller à m'emporter. Juste un peu, hein. Mais peut-être aurais-je dû mieux tenir ma langue.

Oh, elle fulminait toujours, bien sûr, mais si elle était colérique, elle ne s'en prenait jamais à n'importe qui. C'est donc justement qu'elle était fâchée après son père, retrouvé depuis peu, et après la domestique, qui n'avait pas eu l'idée de le retenir. Mais Romain n'avait rien fait. Pas plus que Yulia, aussi, personne d'autre que Selma n'avait encore essuyé sa colère. Non, pas encore. Mais son père le sentirait passer ; pas d'esclandre ni de scandale, oh ça non : Gabriela avait beau avoir 11 ans, elle n'en était pas moins femme. Et les femmes savent gérer ce genre de choses avec subtilité.

Elle sourit cordialement au serviteur, et sur un ton poli, ajouta :

- Je vous remercie, de votre diligence et de vos bons voeux d'accueil.

Un ordre silencieux, d'un geste doux de la main, et la carriole de pénétrer la cour intérieure, direction la chapelle.