Alarwen était partie depuis quelques semaines déjà et Vittel lui manquait beaucoup. En fait ce n'était pas Vittel, mais ses habitants: Jade qu'elle considérait comme sa Duchesse mais aussi comme son amie, la petite Mathilde et ses sourires, le petit Maximilien qui ressemblait tant à son grand-père, Serval bien sur qu'elle aimait depuis toujours, et son officine, et ses patients.
Mais depuis la visite de Maximilien dans l'officine, elle avait dû aller rendre visite à son cher cousin Alazarh, à Thylmarande, pour qu'il lui permette de cueillir des plantes qui ne poussaient en abondance que dans ses jardins. Elle aurait pu les cueillir plus près mais en quantité insuffisante. Alors elle était partie avec Asfaloth, en ayant pris soin de prévenir son aimé mais elle ne savait quand elle serait de retour.
Après six jours de voyage, elle passa la tourelle sud où un garde la dévisageait. Mais quelquechose l'intriguait: elle sentait une chose dans les chuchotements des gens, dans le bruissement des feuilles, dans le souffle du vent: la mort. Son coeur se mit à battre et elle ordonna à Asfaloth de faire vite.
Après une heure de chevauchée, elle vit enfin apparaître la grille du pont levis de Vittel.
Elle descendit de sa monture et alla s'adresser au jeune garde près de la grille.
Je suis Alarwen, la guérisseuse du chateau. Veuillez m'ouvrir s'il vous plait et me dire ce qu'il se passe ici. J'ai un mauvais pressentiment.
On lui ouvrit mais on ne lui dit rien, le jeune homme lui fit juste signe de le suivre, et il l'emmena jusqu'à la salle des gardes où se trouvait Serval.
Au plus profond d'elle même, elle fut soulagée l'espace d'un instant, au moins son aimé allait bien, mais il avait les traits tirés et un léger chagrin dans le regard. Que s'était il passé pendant son absence? Si elle ne s’efforçait pas de bloquer ses visions, elle le saurait déjà.